vendredi 6 mars 2009

Les monstres n'existent pas

Je ne crois pas aux «monstres». Pour moi un violeur pédophile, un tireur fou ou un dictateur génocidaire ne sont pas des démons ou des êtres inhumains. Ce sont, bien malheureusement, des humains comme nous tous qui ont des raisons de faire ce qu'ils font. Ces raisons ne «justifient» pas leurs gestes, elles les expliquent.

Le système de justice ne devrait pas rechercher à «punir des coupables». Personnellement je trouve plutôt infantile cette conception des choses selon laquelle on tape sur un coupable diabolisé pour venger ses victimes. On devrait plutôt se poser des questions sur ses motivations. Pourquoi en est-il venu jusque là? Comment éviter que ce genre de choses ne se reproduise? Il s'agit d'identifier où, dans la séquence causale, les choses se sont mises à bifurquer dans cette direction, puis rectifier le tir pour les séquences semblables à venir.

La peine de mort est une aberration. On refuse d'accepter l'humanité du criminel alors on le tue et il n'a jamais existé. C'est d'une thérapie dont il a besoin. Pas d'être tué ou d'être enfermé dix ans dans une prison. Chaque fois que j'entends des gens cracher sur un père qui a tué ses enfants avant de se suicider, j'ai le goût de leur répondre… mais quoi?

Une chose est sûre : pour qu'un humain qui, fondamentalement, est mon semblable, se mette à causer délibérément autant de souffrance, c'est qu'il a dû lui-même en vivre beaucoup. Je n'excuse rien. Je ne justifie rien. J'explique; froidement et scientifiquement. Parce que c'est ce qu'on devrait essayer de faire: comprendre. Comprendre pour mieux prévenir.

5 commentaires:

  1. Je crois qu'il y a des choses irrationnelles ou qui échappent à la portée de la compréhension. Ce genre de choses est difficilement compréhensible. La peine de mort existe dans certaines sociétés probablement pour des raisons pragmatiques et exemplaires : qu'un criminel potentiel sache qu'il est possible qu'il meurt s'il tue, et pour empêcher la source immédiate de morts futures potentielles (quelqu'un qui a tué aurait plus de chances de tuer à nouveau). La "punition" existe quelque part parce que l'individu ne convient pas à ce que la société veut être, et ce, peu importe les motifs. Je ne sais pas si on peut, du moins actuellement, tout comprendre et tout régler.

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  2. Je ne remets pas en question la nécessité de la sanction pour des raisons préventives (autant pour dissuader le criminel de recommencer que pour servir d'exemple aux criminels potentiels). Je déplore simplement que ce genre de sanctions soient, plus souvent qu'autrement une «punition» ou une vengeance. Comme une sorte de loi du Talion, pour « rétablir l'équilibre » on fait du mal à celui qui a fait du mal et on pense que ça règle quelque chose. Je trouve ça bébé...

    Ensuite, les crimes que l'on trouve en général les plus odieux (fusillade dans une école ou meurtre de ses propres enfants par exemple) sont souvent explicables par une grande immaturité émotionnelle de la part du criminel. En tant que société, je pense que l'on est rendu à une étape où l'on devrait apprendre aux gens à exprimer sainement leurs émotions. Moi quand j'étais à l'école, on a passé beaucoup plus de temps sur le théorème de Pythagore et sur l'accord du participe passé avec avoir que sur comment vivre une rupture amoureuse...

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  3. Ça fait longtemps que je pense de même, mais chaque fois que j'en parle, je me fais lancer des roches !
    Bravo Phil !

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  4. La peine de mort n'est pas une punition pour le criminel, c'est une punition pour les personnes qui l'aime.

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