mardi 13 octobre 2009

Qu'est-ce que l'altruisme?

J'ai réfléchi sur le concept d'altruisme et je me suis dit, qu'au fond, tout geste altruiste était, d'une façon ou d'une autre, bénéfique pour celui qui le posait et que par conséquent, il y avait nécessairement une dose d'égoïsme dans l'altruisme.

Par exemple, on peut facilement se représenter une situation où un individu semble agir pour le bien d'autrui, mais où son action était purement intéressée, faite dans le but de se mettre en valeur ou de s'attirer les faveurs d'autrui en le faisant se sentir redevable. Ce serait manifestement un cas de faux altruisme, un geste de manipulation. Mais ce n'est pas seulement à ce genre de situation que je pensais.

On peut également concevoir une situation où une personne agit de manière altruiste uniquement parce qu'elle aime ressentir de la reconnaissance, même si cette dernière ne s'accompagne d'aucune récompense matérielle ni de rien de plus qu'un simple «merci». La personne s'intéressera aux besoins des autres plus pour recevoir ces remerciements et cette reconnaissance, que pour réellement faire du bien aux autres.

Je vous ai déjà parlé, dans ma réflexion sur l'empathie, que l'on pouvait également avoir des comportements altruistes motivés viscéralement par les signaux de souffrance que nous envoie autrui. Par exemple, je pourrais secourir un blessé parce que ses cris de douleurs me font mal ou donner un cadeau à un enfant parce que son sourire me fait du bien. J'agis donc non pas pour le bonheur ou la souffrance d'autrui, mais pour altérer ses signaux corporels qui m'affecte par empathie.

Et même dans un cas qui semble totalement désintéressé. Imaginons que je ne tire ni récompense, ni reconnaissance et que la personne ne manifeste aucun signe perceptible de son bonheur ou de sa souffrance, mais que je sache que mon geste lui procurera du bonheur. En quelque part, si je pose cet acte pour rendre cette personne heureuse, c'est que le bonheur de cette personne m'importe; mon bonheur dépend du sien. Je suis heureux de la savoir heureuse. C'est donc, finalement, pour me rendre heureux que je la rends heureuse.

On pourrait peut-être mettre la frontière qui sépare l'altruisme de l'égoïsme au point où les bénéfices pour l'agent sont égaux à ceux d'autrui, mais je ne pense pas qu'une telle dichotomie soit pertinente. Ma conclusion à cette petite réflexion, c'est qu'il n'est pas nécessaire, pour mesurer la valeur d'un comportement altruiste, d'en soustraire les bénéfices pour l'agent. On ne devrait pas se soucier de la «pureté» de notre altruisme, du fait qu'il soit motivé par une empathie irrationnelle ou qu'il soit programmé par la sélection naturelle. L'important, finalement, c'est d'être une source de bonheur dans l'univers. Et si l'on en tire soi-même du bonheur, tant mieux!

1 commentaire:

  1. En somme, tu veux dire que seule l'action compte peut importe le but de celui qui le fait, ca revient au meme il ya toujours de égoïsme! (enfin si c'est honnête, quand meme )

    je suis d'accord !

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