Mon rejet de la religion s'est fait juste avant le rite de confirmation (que j'ai tout de même effectuée pour faire plaisir à la famille) en partie à cause du rite en question. En effet, l'église nous donnait un cour préparatoire pour le rituel et nous transmettait davantage de connaissances sur la foi chrétienne (pour que l'on puisse savoir ce en quoi on allait confirmer notre croyance). J'y ai appris, entre autres, que l'histoire d'Adam et Ève ainsi que celle de l'arche de Noé nous venaient de la Bible donc qu'il fallait y croire, alors que jusque là je les pensais de la même source que Cendrillon ou que le Petit Chaperon Rouge. Je me rappelle que la madame me disait : «Dieu a alors mis l'arc-en-ciel dans les cieux pour nous dire qu'il ne fera plus jamais de déluge» et moi, du haut de mes dix ans, de lui répondre : «Écoutez, l'arc-en-ciel est formé par la lumière du Soleil qui traverse les goutes de pluie...» Bref, nous ne vivions pas dans le même monde.
J'ai tout de même eu depuis certaines phases plutôt «ésotériques» où j'adoptais certaines croyances irrationnelles, mais je suis toujours demeuré athée. L'athéisme se définit par la non-croyance en l'existence d'un dieu, mais pas nécessairement en d'autres entités surnaturelles. J'ai continué de réfléchir au concept de Dieu mais il ne m'en apparut qu'encore plus improbable. Ce fut seulement vers la fin de mon cégep et le début de mon université que j'ai cessé de croire à l'âme (et, donc, à la vie après la mort) et au surnaturel en général pour adopter pleinement le scepticisme scientifique.
À ceux qui s'apprêteraient à m'en faire le commentaire, j'ai déjà expliqué précédemment comment l'on pouvait donner un sens à sa vie, ne plus craindre la mort et avoir une éthique fondée et parfaitement solide sans croire à Dieu.
Certains me trouve trop catégorique sur la question de Dieu. En fait, ce n'est pas que je crois en l'inexistence de Dieu, mais que je ne crois pas en son existence. La nuance est justement qu'une chose à laquelle on ne croit pas pourrait être vraie, mais qu'en l'absence de preuve il est plus sage de prendre pour acquis qu'elle ne l'est pas, comme je l'expliquais ici. Je pourrais essayer d'avoir l'air moins sûr de mon affaire et dire comme disait le physicien Albert Einstein (1879-1955) lorsqu'on lui posait la question :
«Dites-moi d'abord ce que vous entendez pas "Dieu" et je vous direz si j'y crois.»
Sauf que moi, j'ai déjà entendue plusieurs définitions du mot «Dieu» et même si elles se contredisent mutuellement, elles désignent toutes quelque chose à quoi je ne crois pas ou alors elles sont tellement floues qu'elles m'apparaissent vides de sens et d'intérêts. J'ai donc peu de chances de me tromper si je dis ne pas croire à ce que mon interlocuteur appelle «Dieu».
Pour conclure cette réflexion, j'aimerais vous recommander la lecture du livre Pour en finir avec Dieu de Richard Dawkins (né en 1941). Le titre semblera agressif pour certains (il vient en fait du traducteur) mais le contenu est très sage et reflète bien mes opinions sur le sujet.