vendredi 5 février 2010

Répondre à un missionnaire

C'est toujours une expérience amusante et intéressante lorsqu'un missionnaire mormon ou témoin de Jéhovah m'aborde dans le métro ou sur le seuil de ma porte. Certains trouvent cela agaçant et pénible que d'être ainsi sollicité par quelqu'un qui tente de nous imposer ses croyances irrationnelles, mais moi – sans doute à cause de ma formation d'anthropologue – j'adore essayer de comprendre leur conception du monde, leur mythologie. C'est fascinant de voir à quel point nos esprits sont fondamentalement différents. J'ai par contre souvent de la difficulté à argumenter avec eux, puisque mon anglais n'est pas très bon et que ces prêcheurs sont presque systématiquement anglophones. Pour ceux qui s'inquiéteraient de me voir me convertir si je parle trop longtemps avec un missionnaire, soyez rassurés : il a autant de chance de réussir à m'avoir qu'en aurait un enfant tentant de me convaincre de l'existence du Père Noël.

Si vous essayez vous aussi l'expérience d'écouter parler l'un de ces fondamentalistes, vous vous cognerez bien rapidement au raisonnement circulaire suivant : «Dieu existe parce qu'on le dit dans la Bible; la Bible est vraie parce qu'elle est la parole de Dieu.»*


C'est le genre de raisonnements que vous trouverez souvent dans leurs paroles. Un autre exemple, d'un style un peu différent, sera :
– L'Univers est si complexe et merveilleux qu'il doit avoir un créateur!
– Dieu est-il complexe et merveilleux?
– Oh oui. Encore plus que l'Univers!
– Donc Dieu a un créateur?
– Non.
– Donc il est possible d'être complexe et merveilleux sans avoir de créateur?
– En effet.
– Donc l'Univers pourrait ne pas avoir de créateur?
– L'Univers est si complexe et merveilleux qu'il doit avoir un créateur!

Un cercle est fermé. On ne peut y entrer ni en sortir. Un raisonnement circulaire ne convaincra pas facilement quelqu'un, mais il est difficile d'en libérer ceux qui s'y sont pris. En argumentant avec le croyant, on ne fera que faire perpétuellement le tour du cercle sans espoir d'y trouver une issue. Normalement, en prenant conscience que le raisonnement est circulaire on réalise son absence de fondement, mais il n'est pas facile de faire comprendre ça à quelqu'un qui n'est pas familier avec la logique. Comme les aveugles qui ne touchent qu'une portion de l'éléphant et s'en font une image erronée, l'esprit d'un fondamentaliste ne peut pas percevoir l'entièreté de son propre raisonnement d'un seul coup; il n'en voit qu'une partie à la fois et ne prend pas conscience qu'il forme un cercle.

La meilleure méthode que j'ai trouvé pour faire sortir le dialogue de l'une de ces boucles sans fin, c'est le relativisme culturel. Il faut constamment revenir sur le fait qu'il existe plusieurs cultes et demander «Oui mais pourquoi la Bible précisément? Pourquoi pas le Coran, les Védas hindoues, la mythologie grecque ou les contes des frères Grimm?» Le missionnaire tentera normalement d'éluder la question avec une pirouette rhétorique ou un pseudo-arguments métaphysico-théologiques, mais il faut toujours le ramener, aussitôt que possible à cette question fondamentale.

Inévitablement, il finira par se retrancher dans le recoin de la foi, sa conviction personnelle et son sentiment viscéral profond. C'est intéressant de voir qu'un tel croyant pourra reconnaître qu'un argument est irrationnel sans considérer que cela lui enlève de la valeur. Une fois rendu à ce point, il est inutile d'essayer de le convaincre que l'intuition est moins fiable que la raison. Il sera plus facile de lui expliquer que cet argument, irrationnel et fier de l'être, peut peut-être justifier le fait d'avoir des croyances personnelles, mais pas d'essayer de convertir les autres.

J'ai eu de la chance une fois. Je parlais dans le métro avec un missionnaire chrétien, puis un missionnaire musulman est venu nous remettre à chacun un dépliant sur ses croyances. J'ai alors pu dire au chrétien : «Ne crois-tu pas que cet homme est aussi convaincu de la réalité de ses croyances que tu l'es des tiennes? Qu'as-tu donc de plus que lui à m'apporter comme preuves? Pourquoi devrai-je te croire plus que lui?» On peut même essayer de lui faire remarquer son narcissisme en lui disant «Pourquoi ton intuition, plutôt que celle d'un autre, devrait-elle dicter ce qui est vrai au reste de l'univers?» On relativise donc la conviction de notre prêcheur en lui disant que tout le monde a des convictions, qui peuvent être aussi forte que la sienne mais envers des croyances différentes. Comme le disait le philosophe Friedrich Nietzsche (1844-1900) dans une citation que j'ai vu dans le métro :
«La croyance forte ne prouve que sa force, non la vérité de ce qu'on croit.»
Il faut donc avoir quelque chose de plus à présenter comme argument qu'un simple sentiment pour avoir le droit légitime de prétendre que sa croyance est plus proche de la vérité que celle de celui que l'on tente de convaincre.

On peut essayer de conclure en lui expliquant que parmi toutes cosmologies connues, seules celle de la science apporte des preuves de ses dires et qu'il est par conséquent plus sage de croire en la science qu'en une quelconque mythologie. Mais le plus dur, comme je l'ai déjà dit, sera de s'assurer que notre missionnaire intégriste se souvienne de l'argument précédent lorsqu'on passe à un argument suivant. Autrement on pourra revenir plusieurs fois au même point et être prisonnier d'un cercle sans issu. Et ce n'est pas par stupidité ou par Alzheimer que notre croyant oubliera à mesure ce qu'on lui dit. Il est victime de dissonance cognitive, c'est-à-dire que les nouvelles données qu'il acquiert seront effacées de sa mémoire si elles entrent en contradiction avec les données qu'il a déjà. Conséquemment, une fois qu'il nous aura quitté, notre prêcheur du métro oubliera sans doute l'ensemble des arguments qu'on lui aura apporté. Il retournera chez ses semblables où il sera conforté dans sa conception erronée du monde par la présence de tous ces autres gens qui vivent dans le même mensonge que lui. Mais il y a des chances pour que les idées qu'on a semé dans sa tête soient tombé dans un terreau fertile et qu'éventuellement, en rencontrant d'autres idées semblables, elles finissent par croître et par le guérir de son obscurantisme. Ainsi, même si les chances sont minces, ça en vaut quand même la peine selon moi.

––

*Une variante de cet argument est «la Bible dit la vérité parce qu'il est écrit dans la Bible qu'elle dit la vérité» qui est un raisonnement circulaire n'ayant qu'un seul point se référant à lui-même plutôt que deux qui se justifient mutuellement.


Pour un esprit rationnel, c'est vraiment aberrant, mais il faut comprendre que le fondamentaliste est convaincu de façon émotionnelle. Ce type d'arguments ne le convaincrait pas lui-même, mais il s'en sert pour rationaliser une opinion viscérale préexistante. On peut répondre en soulignant que le Coran, la Torah, les Védas, etc. prétendent également détenir la vérité. On peut également souligner l'absurdité du raisonnement en prenant une feuille blanche, en écrivant dessus «Ceci est la Vérité!» puis en y ajoutant toutes les fantaisies qui nous passent par l'esprit. Le missionnaire n'aura pas le choix de considérer
comme vrai ce qu'il y a sur cette feuille ou de réviser son argument.

17 commentaires:

  1. Voilà un excellent outil à rajouter à ma boîte. J'ai presque hâte d'aller prendre le métro!

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  2. C'est drôle mon pendule m'a dit Zof , je suis tombée sur ton texte pis c clair que je me sens directement interpellée par ton discours. On dirais que c'est a moi que tu parles c' est complètement weard . Y a des hautes vibrations dans ton message et ça m'inspire ... Kassandra

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  3. je suis temoin de jehovah et je trouve vos arguments interressants.
    Et malheureusement je crois que la plupart des gens n ont pas un amour suffisemment grand de la
    verite pour la rechercher et la trouver.
    Je ne crois pas en Dieu pourquoi??
    Je crois en Dieu pourquoi?
    Pour trouver la verite il ne faut pas en avoir peur.
    Est ce que je veux savoir si Dieu existe ou je ne veux pas le savoir.
    Est ce que cela me plait que Dieu existe ou cela me derange t il??
    Posons nous la question
    la verite est elle lie a notre capacite de la connaitre ou de la defendre???
    Si des athees sont incapables de defendre l atheisme cela ne prouve pas l existence de Dieu et vice-versa.
    Si Dieu n existe pas je veux le savoir et peut etre des gens comme vous m aideront.
    Mais Vous voulez vous savoir si Dieu existe.
    Avez vous vraiment verifie ?
    Jean Paul de Moscou

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  4. Oui, je veux savoir si Dieu existe! Jusqu'à présent, je n'ai strictement aucune donnée qui me pousserait à inclure dans ma modélisation du monde un tel concept. Mais si vous avez des preuves pouvant démontrer son existence ou simplement en faire une probabilité, je serais ravi de les lire.

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  5. Merci de répondre a mon commentaire. Vous posez une question :
    Avez-vous des preuves pouvant démontrer son existence ou simplement en faire une probabilité.
    Pour commencer je citerai Coluche (comique français) qui interprétait Descartes.
    “ (Descartes) disait que l'intelligence, c'est la chose la mieux répartie chez les hommes, n'est-ce pas, parce que, quoiqu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'il juge, hein ! ”
    Bien avant lui le Roi Salomon réputé pour sa grande sagesse disait
    Dans proverbes 3 : 5 “ ne t’appuie pas sur ton intelligence ”
    Puisque Salomon a la réputation d’être sage et raisonnable il veut peut-être
    Dire que d’une manière absolue il vaut mieux ne pas s’appuyer trop sur sa propre intelligence.
    Je respecte les autres intelligences et aussi la vôtre, de plus je n’ai qu’une confiance très modéré en la mienne, néanmoins je dois faire avec et c’est là que le bât blesse.
    Des gens très intelligents disent avoir la ou les preuves que Dieu n’existe pas
    Et d’autres tout autant intelligents affirment le contraire.
    Albert Einstein, le plus célèbre des théoriciens scientifiques de notre siècle, lui-même est nourri d’une contradiction puisque qu’au début il semblerait qu’il ne croit pas en Dieu mais par la suite il fut amené à parler d’ “un esprit [qui] est clairement perceptible au travers des lois de l’univers — un esprit infiniment supérieur à celui de l’homme”. Et plus récemment, Fred Hoyle, le brillant astronome britannique, se serait rangé à la croyance en une puissance créatrice lorsqu’il calcula qu’il était mathématiquement impossible que la vie apparaisse dans l’univers par le fait du hasard.
    Je n’ai aucun complexe de reconnaitre que ces scientifiques sont bien plus intelligents que moi.
    Mais puisque l’INTELLIGENCE de l’homme et les PREUVES peuvent être en contradiction qu’est ce qui peut aider à savoir si Dieu existe ou n’existe pas ?
    Avez-vous une idée ?
    Jean Paul de MOSCOU

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  6. Bonjour Jean-Paul,

    Vous me dites : «Des gens très intelligents disent avoir la ou les preuves que Dieu n’existe pas
    Et d’autres tout autant intelligents affirment le contraire.
    »

    En effet. On trouve des gens de toutes intelligences dans toutes les opinions. La question ne devrait donc pas être «Ceux qui sont de telle opinion sont-ils sages et intelligents?» mais bien «Le raisonnement qui mène à cette opinion est-il sage et intelligent?»

    Jean Paul : «Albert Einstein, le plus célèbre des théoriciens scientifiques de notre siècle, lui-même est nourri d’une contradiction puisque qu’au début il semblerait qu’il ne croit pas en Dieu mais par la suite il fut amené à parler d’ “un esprit [qui] est clairement perceptible au travers des lois de l’univers — un esprit infiniment supérieur à celui de l’homme”.»

    Einstein était un scientifique qui portait un regard contemplatif sur le monde tel que la science nous le révèle. Il fît souvent allusion à "Dieu" mais d'une manière purement allégorique (d'ailleurs il a même parfois dit «les dieux» plutôt que «Dieu»); le dieu dont il nous parle n'a rien à voir avec celui de la religion juive dans laquelle il a grandit. Il a d'ailleurs également dit :

    Einstein : «Je n'ai jamais imputé à la Nature un objectif ou un but, ou quoique ce soit qui puisse passer pour anthropomorphique. Ce que je vois dans la Nature, c'est une superbe structure qu'on ne peut comprendre qu'imparfaitement et qui doit donner à celui qui réfléchit un profond sentiment d'humilité. (...) L'idée d'un Dieu personnel m'est totalement étrangère et semble même naïve.»

    Mais, de toute façon, qu'elle que fusse la conception du monde d'Einstein, le point est de savoir si elle lui vient de son intelligence ou de quelque chose de moins sage et rationnel.

    Jean Paul : «Fred Hoyle, le brillant astronome britannique, se serait rangé à la croyance en une puissance créatrice lorsqu’il calcula qu’il était mathématiquement impossible que la vie apparaisse dans l’univers par le fait du hasard.»

    J'ai de nombreux doutes sur ces preuves «mathématiques» de l'existence de Dieu. Il me faudrait davantage de détails pour comprendre sa démarche et ce qu'il entend par "le fait du hasard". Pour moi ça sonne absurde.

    Jean Paul : «Je n’ai aucun complexe de reconnaitre que ces scientifiques sont bien plus intelligents que moi.»

    J'ai remarqué que les gens qu'un individu donné qualifiera volontiers de «plus intelligents» que lui-même, sont généralement des gens qui ont la même opinion que lui mais qui la défendent mieux. Non? ;)

    Jean Paul : «Mais puisque l’INTELLIGENCE de l’homme et les PREUVES peuvent être en contradiction»

    Avez-vous un exemple d'une situation dans laquelle vous considérez que l'intelligence et les preuves entrent en contradiction? Parce que, moi, je ne vois pas vraiment comment ça se pourrait.

    Jean Paul : «qu’est ce qui peut aider à savoir si Dieu existe ou n’existe pas ?
    Avez-vous une idée ?
    »

    Comme pour le Père Noël ou le monstre du Loch Ness, on peut se demander :
    - D'où me vient ce concept?
    - Est-ce une source fiable? Apporte-t-elle des preuves et procède-t-elle d'un raisonnement intelligent?
    Avec l'idée de "Dieu", je me rendrai compte qu'elle n'est qu'un vestige d'une mythologie complexe qui s'est effritée à mesure que progressait la science. Ça m'apparaît comme une source très peu fiable et ce serait un manque flagrant de sagesse que de la suivre simplement parce que j'aimerais mieux que ce soit vrai. Non?

    Mais vous n'avez pas vraiment répondu à mon questionnement : Quelles sont vos preuves que Dieu existe et qu'il est tel que le décrit le clergé des Témoins de Jéhovah? Si Dieu existe, je tiens à le savoir.

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  7. Dans le cas où l'hypothèse Dieu serait juste, j'ai tendance à penser que le fait de pouvoir la prouver entraînerait des dérives de comportements d'esclaves. Si je devais créer un jeu vidéo avec des techniques d'intelligence artificielle permettant l'émergence de consciences, ça m'intéresserait plus d'être surpris par une évolution de non-esclaves !

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  8. Le relativisme culturel ça ne marche pas avec les spirituels qui admettent d'emblée le pluralisme !

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  9. Sur le raltivisme culturel, cf. cette discussion : https://www.blogger.com/comment.g?blogID=5365411070091722464&postID=7738981718148759778

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  10. Bonjour,

    Marrant, ton graphique Dieu - Bible (et vice et versa) a été proposé tel quel par Edward Current dans une de ses vidéos YouTube, et maintenant il propose même des T-Shirts avec le même logo:

    http://www.youtube.com/watch?v=BuS-udLUrF4

    Comme quoi les grands esprits se rencontrent. MDR

    Sceptiquement vôtre,

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  11. Stupéfiant comme coïncidence :O

    Mais en même temps, moi c'est l'une des premières choses qui m'est venu à l'esprit en parlant avec une Témoin de Jéhovah, donc j'imagine que ce raisonnement circulaire saute aux yeux de tout esprit lucide qui dialogue avec ce même type de personne.

    Mais le pire c'est que, dans son autre vidéo, il sort exactement les deux autres mêmes arguments que moi : le fait que si Dieu n'a pas besoin de créateur l'univers n'en n'a pas besoin non plus et le fait que les croyants des autres cultes ont une conviction aussi forte que la leur.

    Comme quoi toute ces failles de raisonnement sont réellement les premières qui sautent aux yeux dans le discours des intégristes.

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  12. En même temps, c'est un peu facile de s'amuser avec des spécimen de base. M'enfin bon, je conçois qu'on n'a pas tous les jours un Leibniz en face de soi.

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  13. Bonsoir,

    Dans le même genre, on a dans l'oeuvre de Freud "la théorie psychanalytique est vraie parce que la thérapie analytique marche, et la thérapie analytique marche parce qu'elle se base sur une théorie qui est vraie".

    Comme quoi ce n'est pas uniquement dans le domaine de la religion que l'on trouve ce genre de raisonnements circulaires.

    Sceptiquement vôtre,

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  14. Quelqu'un a dit: La liberté n'existe pas dans l'ignorance
    Est-ce que la connaissance se limite à ce qui est mesurable ou peut-on y inclure ce qui est ressenti?

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  15. Il est compréhensible de réclamer des preuves puisque nous sommes dans l’ère de la technologie qui, par ses inventions, permet d’accéder à une meilleure connaissance de nous même et de notre environnement. Le hic c’est que toutes les preuves « scientifiques » dépendent de cette technologie. Pas de technologie= pas de preuve ! Autre difficulté, elles sont toujours postérieures à un phénomène prouvable. Sans microscope pas de microbes, sans lunettes astronomiques pas de galaxie, etc.. On confond donc moyens disponibles et réalité des choses.
    Exemple : Peut-on prouver que les petits hommes verts existent ? Pas de preuves donc les petits hommes verts n’existent pas. Logique ! Mais est-ce qu’ils n’existent pas seulement parce que je n’ai pas de preuve ?
    Cette preuve par la technologie est donc une arme à double tranchant. Ce n’est pas l’arme qui est en cause mais son utilisateur. Est-ce que je me sers d’un couteau pour couper une plante, égorger un être vivant, sculpter du bois, ouvrir une boite ? Les preuves dans un tribunal peuvent autant faire condamner un innocent que libérer un coupable.
    Ce n’est donc pas la preuve qui est en cause mais : comment s’en sert-on ? Puis : cette preuve est-elle recevable ? Et ensuite : est-ce que je suis disposé à donner du crédit à celle-ci ?
    Le croyant dira (par exemple) : la création est la preuve d’un créateur ! En reprenant cette idée que l’horloge est la preuve de l’horloger.
    L’incroyant dira : preuve irrecevable puisque l’horloge a bien pu être faite par quelqu’un d’autre que TON horloger.
    C’est l’exemple type du raisonnement circulaire qui tient moins de l’objet à prouver que de la croyance des tenants et des opposants
    Donc quand vous dites : « Si Dieu existe, je tiens à le savoir. » Etes-vous sincère ou n’est-ce qu’une formule à l’emporte pièce ? Vous attendez-vous à le rencontrer, par hasard, au coin de la rue ? Ensuite qu’êtes vous disposé à savoir, dans la mesure ou toutes les preuves qui vous sont présentées sont rejetées, à priori ?

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  16. Je suis sincère : Si Dieu existe il vaut mieux pour moi que je le sache plutôt que je l'ignore. Je ne rejetterai aucune preuve a priori. Apportez-moi une preuve et je serai disposé à l'écouter et à en évaluer la justesse. Jusqu'à présent, personne ne m'a jamais apporté la moindre preuve qu'il puisse exister un être tel que Dieu.

    Vous dites: «L’incroyant dira : preuve irrecevable puisque l’horloge a bien pu être faite par quelqu’un d’autre que TON horloger.»

    Ce n'est pas que ça le point. Je ne me contente pas de dire que le Dieu chrétien n'est peut-être pas le vrai Dieu, je ne vois tout simplement pas pourquoi il y aurait un Dieu quel qu'il soit.

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  17. Vous souhaitez, de façon légitime, avoir une (et pourquoi pas plusieurs) preuves. Mais quel genre de preuve attendez-vous ? Et la réponse à cette question n’est-elle justement pas dans votre dernière phrase : « je ne vois tout simplement pas pourquoi il y aurait un Dieu quel qu'il soit. » laquelle met le doigt sur le point important : « Pourquoi ? » Vous évoquez, quelque part ailleurs, la futilité de certains « miracles » utilitaires pendant que des catastrophes de toutes sortes s’abattent sur la terre sans que leur dieu ne lève le petit doigt. Alors effectivement à quoi servirait-il ? Si vous trouvez un jour la réponse vous aurez peut-être la « preuve » que vous cherchez ?
    Ah, petit détail : le mot dieu s’écrit avec un D minuscule puisque c’est un qualificatif et non un nom propre.

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