Imaginez que nous vivons dans un monde horrible ou l'humain a de multiples prédateurs. Des dinosaures, des ogres et des monstres de toutes sortes parcourent la Terre et nous traquent jusque dans les grottes où l'on vît. Les catastrophes naturelles et les épidémies sont également très fréquentes. Dû à la prédation, à la difficulté de trouver à manger et aux nombreuses maladies, le taux de mortalité est très élevé et la quasi-totalité des gens meurent avant d'avoir atteint vingt-cinq ans.
Un jour, un terrifiant dragon surgit de nul part et vous fait l'offre suivante: «J'ai construit un magnifique palais au sommet de la montagne. Je peux y accueillir tous ceux qui le voudront. Vous y vivrez dans un confort tel que vous n'en avez jamais connu. Je vous nourrirai des mets les plus raffinés. Aucun prédateur, maladie ou catastrophe naturelle ne vous y incommodera. En retour, je ne vous demande qu'une chose: vous ne pourrez sortir de mon palais paradisiaque et, après que vous y aurez passé quarante années de pur bonheur, je viendrai vous y chercher et je vous mangerai tous sans qu'il vous soit possible de fuir.»
Mon but ici était de faire une analogie avec l'élevage. J'en avais déjà fait une autre, mais là je voulais réfléchir à dans quelles circonstances les humains accepteraient de devenir eux-mêmes des animaux d'élevage. Supposons qu'une population animale a de la difficulté à survivre par elle-même dans la nature, lorsque l'humain la retire de son environnement pour l'ajouter à son cheptel, c'est comme s'il faisait un pacte avec elle. Il lui offre le confort et la protection pour une durée de temps, puis en fait son repas. Pour que le deal soit honnête, vu que l'animal n'a pas la raison qui lui permettrait de prendre cette décision lui-même, il faudrait que l'humain, s'il se trouvait dans la position inverse, accepte lui-même l'entente. Donc que la longueur et la qualité de la vie de la proie soient améliorées par cette situation.
Soit. Maintenant, prenez cette seconde mise en situation:
Imaginez que nous vivons dans un monde assez semblable au nôtre à une époque antérieure. Nous n'avons pas le confort et la technologie moderne, mais nous arrivons quand même à nous débrouiller. Parfois, des maladies ou des animaux sauvages emportent quelques-uns des nôtres, mais la majorité des gens vivent au moins jusqu'à quarante ans après une vie relativement heureuse.
Un jour, un terrifiant dragon surgit de nul part et vous fait l'offre suivante: «J'ai construit une horrible prison sous la montagne. Je peux y accueillir tous ceux qui le voudront. Vous y serez confinez dans une cellule si petite que vous ne pourrez pas vous asseoir ni même vous retourner. Il y fait noir et beaucoup trop chaud. L'air sera vicié par l'odeur de vos déjections. Des tubes vous injecteront de la nourriture dans la gorge jusqu'à ce que vous deveniez obèse. Je vous amputerai douloureusement de toutes les parties de vos corps que je juge inutiles. Après que vous y aurez passé cinq ans d'atroces souffrances, je viendrai y chercher ceux d'entre vous qui auront survécus et je vous mangerai tous sans qu'il vous soit possible de fuir.»
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Note: Même si la logique de l'élevage obéissait à ma première histoire ci-dessus, le critère de la nécessité pourrait faire en sorte qu'il demeurerait contraire à l'éthique d'exécuter un animal que l'on a choisit de sauver de la nature.
J'avais jamais entendu l'argument des omnivores qui disent que c'est gagnant-gagnant mais le moindrement on y réfléchi (honnêtement), c'est évident que ce ne l'est pas!
RépondreEffacerJe ne sais pas ce qui pousse l'être humain à se voir comme une divinité ayant le droit de vie ou de mort sur tout ce qui n'est pas à son image...