dimanche 9 mars 2014

L'industrie pharmaceutique

Les gens qui prônent l'usage des pseudomédecines (que certains nomment «médecines alternatives» ou «allopathie») plutôt que celui de la médecine scientifique (ou «conventionnelle»), utilisent souvent comme argument le côté mercantile de cette dernière. Comme quoi l'industrie pharmaceutique serait trop mue par l'appât du gain pour avoir réellement en considération le bien-être et la santé des gens. Le problème, c'est qu'ils ont raison. Notre médecine fonctionne malheureusement selon un paradigme capitaliste. Et, même si le système de santé québécois est public et guidé par de meilleurs idéaux, il est sans aucun doute influencé par des pressions de la part des compagnies productrices de médicaments.

Toutefois, les anti-médecine vont trop loin dans leur critique. Si on y réfléchit bien, quelles sont les conséquences logiques d'avoir un paradigme capitaliste en médecine? Sans même prêter de mauvaises intentions ou d'accusations envers qui que ce soit, qu'est-ce qui découle naturellement de laisser les médicaments entre les mains de compagnies privées? Je vois tout de suite certains problèmes qui pourraient survenir:
  • Prescrire un médicament alors qu'il n'est pas nécessaire (en surmédicamentant ou en surdiagnostiquant);
  • Négliger de retirer du marché un médicament présentant des effets secondaires néfastes;
  • Bâcler les tests d'efficacité et d'effets secondaires d'un médicament qui fut coûteux à produire;
  • Nier ou minimiser l'efficacité d'un remède naturel (bien manger, bien dormir, faire plus d'exercice) pour continuer de vendre un médicament;

Mais ce qu'il faut comprendre c'est que, pour être économiquement viable, toutes ces malhonnêtetés devront se faire discrètes. Si, par exemple, un médicament est très nuisible pour la santé, les gens n'en prendront plus ou mourront, ce qui fera des clients de moins pour les pharmaceutiques. Si un traitement inutile demande beaucoup de temps et d'efforts de la part du personnel médical, ce ne sera pas rentable non plus. Si un traitement est moins efficace que celui fourni par une compagnie rivale, ce sera également une perte de profit, donc la recherche médicale n'a pas vraiment le choix de progresser.

Ainsi, lorsque les anti-médecines prétendent, par exemple, que la chimiothérapie tue les gens et que pour guérir d'un cancer il suffit d'être à l'écoute de ses émotions ou de boire un jus de fruits magiques, ça ne cadre pas avec ce principe. Si les pharmaceutiques voulaient faire du profit sur le dos des victimes du cancer, elles s'arrangeraient pour qu'elles survivent. Idéalement, elles les rendraient dépendantes toute leur vie d'un remède qu'elles auraient les moyens de se payer. Tuer ou laisser mourir un patient suite à un traitement très coûteux à produire, ce n'est pas rentable. Donc quand l'on meure du cancer, c'est parce que la médecine n'a pas le pouvoir de nous guérir. Il y a plus de quête du profit à chercher derrière la vente de pilules contre le rhume, les maux de tête, les troubles de l'attention infantile ou les troubles de l'humeur que derrière les traitements contre le cancer.

Un médicament optimal, d'un point de vue purement mercantile, se doit d'être le moins coûteux possible pour la compagnie qui le fourni (ou d'avoir la plus grande marge de profits possible), doit avoir le moins d'effet possible (idéalement, n'être qu'un placebo), doit être prescrit pour une grande variété de maux (afin d'élargir sa clientèle) mais ceux-ci doivent être le plus bénins possibles (idéalement, guérir rapidement tout seul). Bref, les pseudomédecines me semblent répondre beaucoup plus à cet idéal capitaliste que la médecine scientifique.

5 commentaires:

  1. l'arnaque parfaite c'est donc l'homéopathie ?
    ca explique le succès de Boiron? non?

    pas d'effet, pas de txicité, et la possibilité de rendre dépendent son client en lui vendant du bien être auto-infligé... du placebo.

    si en plus on vend du nocebo pour les autres, et sa protection...
    comme ce charlot chercheur qui a prouvé que les oeufs au microonde mourraient, et qui vendait des protections radio, qui de l'avis ds électronicien ne pouvaien pas marcher ...

    ca explique aussi comment la réaction d'un vendeur de produit cosmétique, un agriculteur, qu'on accuse de vendre du poison... il ne se défend plus, impossible, trop dur... il s'adapte. il vend ce qui plait, et si besoin fait interdire aux concurent de vendre le truc ancien si c'est moins cher....

    si ca peut fare vendre plus cher... cool.

    je viens de comprendre l'industrie moderne.

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    1. eh oui, je suis un géni... je viens de comprendre a part la médecine illusaoir, commen profiter du nocebo :

      1- on fait une campagne de peur contre un truc sans danger
      2- on vend sa parade
      3- elle marche parfaitement, sa,s risque car il n'y a pas de risque réel, donc (sauf à faire des graines germées non désinfectées, ou avoir des datura, du LSD) ca n'est pas plus dangereux que le produit d'avant...

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    2. Exactement. L'homéopathie c'est de la médecine capitaliste à son paroxysme. Des médicaments sans effet et qui ne coûtent rien à produire (puisque fait de sucre et d'eau), qu'on vend au gros prix contre toute sorte de maux bénins.

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  2. Excellent dernier paragraphe
    J'y ajouterais :
    La recherche c'est du risque pour les profits (en plus de repousser les profits, cela échoue trop souvent et demande un personnel chèrement payé).
    Un vrai produit capitaliste ne doit pas être ni le fruit de recherches , ni être testé : on doit affirmer qu'il marche et c'est tout !

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