- D'abord j'aimerais que la langue soit davantage basée sur la prononciation. Si l'on examine cette page de Wikipédia, on se rend compte que plusieurs sons peuvent s'écrire jusqu'à 50 façon différentes, ce qui me semble exagéré. On devrait essayer de réduire le tout pour ne donner que deux ou trois – idéalement, une seule – graphies pour chaque phonème. On pourrait faire comme l'espagnol par exemple, où chaque syllabe n'a qu'une seule graphie. Ainsi, même si le son [k] peut s'écrire soit «qu» ou «c», le son [ke] s'écrit toujours «que» et le son [ka], «ca».
- Je propose également la suppression des déclinaisons sans incidences sur la prononciation. Ou, au moins, de les rendre moins irrégulières. Que la règle du pluriel soit «Ajouter un 's' sauf pour les finales en '-u' qui prennent un 'x' sauf les '-ou' qui prennent un 's' sauf ''bijou, caillou, etc.'' qui prennent un 'x'» m'apparait inutilement compliqué compte tenu que toutes ces lettres sont muettes. Et je ne vous parle même pas de l'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir.
- Je voudrais aussi que tous les mots utilisés à l'oral aient une forme écrite standardisée. Les expressions québécoise par exemple. Il m'arrive souvent d'entendre des régionalismes que je ne connais pas et, malheureusement, le dictionnaire ne peut pas m'aider à trouver leur sens. Si l'on y incluait les expressions vernaculaires (en y précisant toutefois leur niveau de langage) cela nous aiderait à les comprendre. La syntaxe également devrait pouvoir se mouler sur celle de l'oral. Ainsi, si je veux écrire un dialogue entre deux personnages du Québec rural, je pourrais avoir un cadre de référence au lieu d'être dans le flou.
- Les mots d'emprunts devraient s'écrire comme ils se prononcent au lieu de conserver leur orthographe d'origine. Cela peut créer de la confusion au niveau de la prononciation. Par exemple, le mot «soya» se prononce toujours ainsi, même quand on l'écrit «soja». Pourtant, je l'entends souvent prononcé comme si le 'j' était un 'j' français. Cela contribue, en plus, à rajouter des exceptions supplémentaires à notre langue (comme que le 'w' se prononce 'v' dans le mot ''wagon'') qui en est déjà suffisamment gréée. Seuls les noms propres devraient conserver leur graphie natale.
- Il faudrait également que chaque «niche lexicale» soit occupée. C'est-à-dire que chaque nom puisse être verbé, que chaque adjectif puisse être adverbisé, etc. Par exemple, si je peux dire «rendre X» il devrait avoir un verbe «X-iser», si je peux dire «de manière Y» je devrais pouvoir dire «Y-ement» et ainsi de suite. En écrivant ce blog avec mon correcteur automatique, j'ai réalisé que beaucoup de ces mots n'existaient pas. Par exemple, quand j'écris le mot «éthiquement», on me le souligne en rouge parce qu'il n'existe pas. Pourtant, on comprend tous intuitivement qu'il signifie «de manière éthique».
- Les mots désignant des êtres sexués devraient pouvoir s'accorder selon le genre du sexe en question. C'est-à-dire que l'on devrait pouvoir dire «une professeur» pour désigner une femme professeure et «une orignal» pour désigner une femelle orignal. À ce niveau-là, on n'a pas vraiment de problème au Québec. C'est plutôt en France que cette féminisation des titres a du mal à percer.
- Les mots désignant des objets asexués dont le genre est souvent ambigu pour les locuteurs natifs (ex. : autobus, ambulance, trampoline, termite, tentacule, trombone) devraient tous bénéficier d'un genre libre, au choix de celui qui écrit (mais qui devrait rester constant dans un même texte).
- Les gens feraient beaucoup moins de fautes.
- Les écoliers, au lieu de passer onze ans de leur vie à apprendre le français, pourraient facilement l'apprendre en trois ou quatre ans. Cela libérerait de l'espace dans l'horaire pour que les jeunes puissent apprendre autre chose, ou aient plus de temps libres.
- Les nouveaux arrivants ne connaissant pas notre langue pourraient plus facilement l'apprendre et donc mieux s'intégrer. On éviterait donc ainsi que les allophones ne se tournent systématiquement vers l'anglais.
- Les enfants ayant une faible intelligence linguistique pourraient tout de même apprendre à lire. Ils ne seraient donc pas ralentis dans les autres matières par leurs problèmes en français (puisqu'ils n'éprouveraient plus de difficultés à lire les consignes et écrire leurs réponses).
- Si la langue est plus concise étant donné la suppression des lettres muettes, des consonnes doubles et des formes allongées («eau» au lieu de «o»), on économiserait une quantité faramineuse d'encre et de papier.
Comme pour ma réforme du calendrier, le principal désavantage serait les coûts (en argent et en efforts) reliés à la transition vers cette orthographe. Pour le reste, il me semblerait avantageux de faire évoluer notre langue écrite dans cette direction.
Pour avoir un peu réfléchis sur le sujet et pour en avoir discuté avec d'autres, je me suis aperçu qu'il y avait deux camps qui se forment quand on parle d'une réforme de la langue écrite.
RépondreEffacerIl y a ceux qui sont enthousiastes vis-à-vis une telle réforme et les autres qui voient le dictionnaire et le Bescherelle presque comme des livres sacrés. Ceux là tiennent mordicus à ce que la langue Française écrite reste comme elle est actuellement, prétextant que tout changement serait du nivellement vers le bas...
Notre langue est complexe, un peu trop, certes. Mais pourquoi modifier l'une de ces rares choses qui font la richesse de notre pays...?
RépondreEffacerParce que, comme je le dis dans cette autre réflexion connexe :
RépondreEffacerhttp://chezfeelozof.blogspot.com/2009/03/levolution-de-la-langue-ecrite.html
je ne considère pas que c'est une richesse pour une langue que d'avoir une quantité incroyable d'exceptions. Au contraire, c'est un handicap.