dimanche 10 février 2013

Fêtes et jours fériés

Les jours fériés sont accordés par l'État mais correspondent souvent à des fêtes religieuses. Cela va à l'encontre de notre idéal de laïcité. Par ailleurs, même les fériés non religieux posent le problème d'intervenir dans la tradition, ce à quoi je me suis opposé précédemment. Mais la religiosité des fériés est d'autant plus problématique puisque les fêtes religieuses ne sont pas les mêmes jours pour tout le monde. Et, si l'on accordait à tous les croyants des jours fériés pour leurs religions, en ne leur donnant pas de fériés pour les fêtes d'autres religions que la leur, ce serait injuste puisque certaines religions ont plus de fêtes que d'autres et que les athées n'en ont pas. Mais le point demeure que les travailleurs doivent avoir droit à un certains nombres de congés, et d'avoir des dates spécifiques dans l'année qui sont importantes pour eux.

La solution la plus simple serait de simplement accorder à tout citoyen un nombre fixe de jours fériés qu'il pourrait utiliser quand il veut dans l'année, en autant d'en aviser son employeur deux semaines à l'avance. Il n'y aurait donc plus de dates fixes pour les jours fériés, chacun les prendrait à sa convenance. Que ce soit pour célébrer une très ancienne fête sacrée ou l'anniversaire de son enfant; ça serait selon ce qui est important pour l'individu.

Mais je me demandais tout de même: devrait-il y avoir des fêtes communes à tous les citoyens et dont les festivités seraient soulignées et financées par l'État? En général, je n'aime pas trop l'idée de forcer les citoyens de se retrouver sous une bannière commune ou à l'intérieur d'une identité collective qu'ils n'ont pas choisie, mais je vois tout de même certains avantages à des fêtes communes. Cela peut nous donner un prétexte pour se retrouver avec nos proches, et les moyens de l'État peuvent permettre de financer des festivités de plus grandes envergures. Également, il me semble que c'est plus facile à gérer pour les employeurs et la société si les gens prennent leurs congés dans la même période. On va être plus tolérant, comme client, envers le manque de service dans un commerce si l'on sait que beaucoup d'employés sont en vacances.

Je propose donc d'instaurer quatre périodes de fêtes communes dans l'année. Ce serait des périodes de dix jours, situées dans les alentours des solstices et équinoxes, et lors desquelles chacun aurait droit à deux jours de congés payés qui ne compteraient pas dans leurs réserves personnelles de jours fériés. Je suggère de les nommer de façon laïque:
  • la période de la fête nationale (du 23 juin au 2 juillet),
  • le temps des fêtes (du 24 décembre au 2 janvier),
  • la rentrée (du 23 septembre au 2 octobre),
  • la relâche (du 24 mars au 2 avril).*

Ce serait l'employeur qui fixerait les jours exacts dans la période mais ça doit être un jour que l'employé travaillerait normalement. Ça remplacerait: Noël, le jour de l'an, vendredi saint, lundi de Pâques, la St-Jean, le jour de la Confédération, la fête du travail et l'action de grâce. Peut-être qu'il serait pertinent de mettre des dates spécifiques, à l'intérieur de ces périodes, lors desquelles certains types de commerces seraient tenus de fermer leurs portes. À ces huit fériés semi-fixes s'ajouteraient deux fériés flottants que le citoyen pourrait prendre n'importe quand dans l'année.

L'État financerait les célébrations pour la fête nationale. Il décorerait ses bureaux pour le temps des fêtes mais, seulement avec des ornements folkloriques (sapins, guirlandes, etc.) et pas des religieux (crèches, anges, etc.). Il n'y aurait pas de célébrations à proprement parler pour la rentrée et la relâche, mais le fait d'avoir des congés en même temps inciterait les gens à se rapprocher et à faire des soupers de famille.

Je trouve intéressant de dissocier ainsi l'État du religieux, tout en permettant et en facilitant l'accès à des congés payés pour les fêtes traditionnelles. La majorité des habitants du Québec, même s'ils ne sont plus vraiment croyants, se réunissent en famille lors de ces dates.

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*Évidemment, ici je me suis conten de placer ces périodes dans le calendrier grégorien. Mais, de mon point de vue, il serait encore plus avantageux de complètement réformer le calendrier. Ainsi, si j'instaurais mon calendrier sans faire le moindre accommodement avec la tradition, des fériés à date fixe seraient placés aux journées intercalaires (cinq par année) mais, on aurait davantage de fins de semaine par an (soixante au lieu de cinquante-deux) puisque les semaines ne dureraient que six jours.

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