samedi 15 février 2014

Ma conception du couple

En ce temps de la St-Valentin, permettez-moi d'être quétaine et de vous parlez de ma conception du couple. À l'intérieur de ma philosophie, l'institution qu'est le couple se heurte à plusieurs obstacles. Par exemple, l'idée que l'individu puisse renoncer à une part de sa souveraineté sur sa vie et sur son propre corps, va directement à l'encontre de mon éthique. J'essaye donc ici de me donner une chance de croire au couple en réfléchissant à comment il pourrait être en phase avec mes valeurs.

Le couple n'a pas toujours été ce qu'il est. Il n'y a pas si longtemps, dans certaines cultures plus traditionalistes et plus collectivistes, les mariages étaient arrangées et servaient souvent à unir les familles. Aujourd'hui, le rite du mariage n'est qu'une façon plus formelle d'officialiser le fait que deux personnes sont en amour ensemble. Que l'on se marie ou pas, c'est généralement avec notre conjoint que l'on choisira de procréer et de fonder une famille. Ainsi, bien que déritualisé, le couple non marié demeure dans le même moule que le couple marié. Pour moi, le couple pourrait encore se permettre de se transformer encore un peu pour être davantage compatible avec les valeurs plus individualistes de notre époque.

À la base, je vois le couple comme une équipe. Les deux doivent sentir qu'ils se soutiennent, et doivent être capable de se confier en toute transparence l'un à l'autre, sans jamais se sentir obligés de jouer un personnage ou de se retenir d'être trop soi-même pour plaire. Ils doivent avoir des valeurs communes et être aussi compatibles sexuellement. Il est bien aussi d'avoir des projets communs, même si ce projet est quelque chose de très banal comme de fonder une famille.

Passer du temps avec l'autre doit être senti comme quelque chose d'agréable, pas comme une obligation pénible. La fidélité doit y être spontanée, pas comme une obéissance à un interdit, mais vraiment comme l'absence de désir d'aller voir ailleurs. Et si jamais ce désir se manifeste malgré tout après des années de vie commune, c'est normal et ça n'a rien de si terrible, en autant que l'amour demeure fidèle. Il faut simplement en parler à son ou sa partenaire et avoir son consentement. Personnellement, je ne me verrais pas interdire à quelqu'un que j'aime de faire ce qu'elle veut de son corps; je pourrais par contre lui exprimer que ça me ferait de la peine.

Je pense que c'est important de ne pas trop se fondre dans son couple et de conserver sa personnalité. Être trop fusionnel me semble malsain. Je crois aussi que les deux doivent avoir chacun leur espace personnel, donc même s'ils vivent ensemble, ils devraient avoir chacun un coin du logis sur lequel ils ont une totale souveraineté. Et, même si c'est important qu'ils aient des amis communs, je pense qu'ils doivent également aussi avoir leur cercle personnel chacun de leur côté; même si ça se limite à leur famille et leurs collègues.

La rupture est un aspect très important de ma conception du couple. Pour moi, c'est fondamental, dans un couple, d'avoir assez de respect pour soi-même et pour l'autre pour mettre fin à la relation si l'on pense qu'on n'y est plus heureux et qu'on ne pourra plus y être. Si on ne peut plus donner à l'autre l'amour qu'il mérite, on doit le respecter assez pour le laisser aller. Et aimer ce n'est pas suffisant pour rester en couple avec quelqu'un, il faut qu'on soit heureux ensemble. Évidemment, il ne faut pas rompre à la moindre embûche, mais il ne sert à rien de s'acharner non plus. Parfois les deux évoluent différemment et ne sont plus compatibles. Rien n'est éternel, ni le couple ni la vie, et ce n'est pas parce que quelque chose a une fin que cette chose a moins de valeur ou que c'est un échec. Au contraire, il faut chérir tous les souvenirs de bonheurs qu'on a eu dans une relation, même si elle s'est terminée, et penser à tout ce que ça nous a apporté dans notre cheminement personnel.

Je me demande parfois de quoi aurait l'air le monde si le couple n'existait pas. En ce moment, le couple est au fond une version édulcorée du mariage indivorçable d'autrefois. Je me dis que même si personne n'avait jamais entendu parler de cette institution, il se formerait tout de même spontanément des sortes de couples mais peut-être sans l'aspect engagement. Comme avec l'amitié, on n'aurait pas besoin de se dire qu'on est en couple ou qu'on rompt, ça serait progressif et ça viendrait tout seul. Le fait d'habiter avec la personne, de lui faire des enfants ou d'être sexuellement exclusifs, ne seraient pas des obligations qui iraient de soi mais ça serait libre aux partenaires d'établir eux-mêmes les balises et ce qu'ils veulent comme relation. Bref, ça m'apparaît plus sain. Donc plutôt que de partir du mariage et de l'élaguer de quelques attributs pour former notre conception du couple, je pense qu'on devrait plutôt partir de l'amitié et lui ajouter des attributs. Mais bon, ça c'est ma conception du couple.

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