Imaginez que l'on mette dans un même milieu plusieurs entités qui ne sont pas totalement inertes. La conséquence sera qu'elles vont nécessairement se mettre à agir les unes sur les autres. Certaines vont en détruites, d'autres proliférerons. Donc si des objets actifs coexistent de façon durable c'est qu'ils ont adoptés des relations utiles pour chacun d'entre eux. Donc, de deux choses l'une, soit les entités de notre expérience seront toutes détruites après un certains laps de temps, soit certaines d'entre elles auront survécues en « collaborant », chacune adoptera un rôle utile pour l'ensemble d'entre elles. Cette normatisation des rapports entre plusieurs objets constitue l'émergence d'un système. Pour perdurer, le système devra maintenir son équilibre interne – son homéostasie – et pour cela devra entrer en relation avec son environnement car, selon le second principe de la thermodynamique, un système fermé va nécessairement cumuler du déséquilibre interne – de l'entropie – jusqu'à ce qu'il s'effondre et disparaisse.
Dans chaque système, les composants qui ne fonctionnent pas en harmonie avec les autres constituent un potentiel de destruction. Elles vont nécessairement finir par disparaître, mais certaines ne le feront qu'après avoir causé plusieurs dégâts pouvant mener jusqu'à la disparition du système auquel elles appartiennent (comme un cancer dans un organisme ou comme l'humanité dans l'écosystème). La conséquence directe c'est que les systèmes qui perdurent sont nécessairement équilibrés (c'est la sélection naturelle). La conséquence indirecte c'est une complexification continue des systèmes vers le développement de mécanismes systémiques d'autorégulation de l'équilibre (notre système immunitaire en est un bon exemple). La conscience (faculté de ressentir son environnement et d'en avoir une appréciation), la volonté (faculté de désirer des choses et de diriger le mouvement du système en ce sens) et la raison (faculté du système de se comprendre lui-même et de comprendre ce qui l'entoure) sont des mécanismes très poussé d'autorégulation de l'homéostasie.
Lorsque l'on détruit une chose, rien n'est annihilé, on ne fait que briser un système en séparant ses parties. La réaction en chaîne qui s'en suivra sera un bris des systèmes supérieurs (desquels cette chose faisait partie) et inférieurs (qui faisaient parties de cette chose). Un système qui ne peut plus trouver ce dont il a besoin pour fonctionner va se disloquer. Ce démantèlement aura un impact sur chacune de ses parties qui – étant des systèmes en soi – devront se réorganiser pour trouver leur équilibre autrement ou éclateront à leur tour. Inversement, le système duquel ce système détruit faisait partie perdra l'une de ses parties et devra donc également retrouver son équilibre autrement.
Voilà. Nul besoin de dieu. L'univers a, en soi, une inclination à l'équilibre et à l'ordre.
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