dimanche 23 mai 2010

La solidarité sociale

Dernière mise à jour : 16 mars 2011

Je réfléchissais au concept de solidarité sociale. Une société porteuse de causes systémiques rendant l'existence de la pauvreté inévitable, se doit éthiquement de compenser cette lacune par la présence d'une aide aux démunis. Contraindre certaines personnes à vivre dans des conditions où la survie est difficile, voire impossible, revient au même que ne pas leur accorder le droit de vivre. Il est donc nécessaire que l'État offre à chacun les outils indispensables à la survie.

Mais je me disais que le bien-être social qui est actuellement en vigueur comportait plusieurs failles:
  • ce revenu est versé pour que la personne puisse subvenir à ses besoins fondamentaux et à ceux de ses enfants, mais il lui est possible de s'en servir pour s'acheter de l'alcool ou des cigarettes;
  • certaines personnes peuvent flouer le bien-être en recevant ce revenu sans y avoir droit;
  • il peut dissuader certaines personnes de retourner travailler si la différence entre leur revenu sans emploi et le revenu qu'elles auraient en travaillant n'est pas suffisante à leurs yeux pour que ça vaille la peine de travailler;

Voici donc ma proposition pour rectifier la situation:
  • Que le bien-être social ne soit plus en argent mais en «bons d'achats» valables seulement pour acheter des choses «fondamentales» dans tous les commerces de la province;
  • Que ce soit un revenu d'existence versé à tous les citoyens résidents et pas seulement aux sans-emplois;

J'entends par «choses fondamentales» de la nourriture (sauf la malbouffe), des vêtements et des produits d'hygiène. Donc si le revenu que l'on obtiendrait en travaillant nous permettrait autant de nous acheter des choses fondamentales que du luxe, le revenu d'existence fourni par l'État ne nous permettrait pas d'acheter des produits de luxe.

Pour le logement, je propose que l'État paye une partie du loyer de chaque foyer en fonction de ses besoins. Le montant payé par l'État serait spécifié sur le bail et versé à chaque mois directement au propriétaire, tandis que le locataire n'aurait qu'à payer la différence. Le bail deviendrait donc une entente entre trois parties: le locataire, le propriétaire et l'État. Même principe pour ceux qui sont propriétaires de leur habitat; l'État rembourserait mensuellement une partie de leur hypothèque directement à leur banque et eux paieraient le reste.

Personnellement, je me dis que l'argent que l'on verse aux assistés sociaux ne leur appartient pas vraiment; c'est celle de l'ensemble de la société. Ainsi, s'il est indispensable pour une société progressiste d'avoir une solidarité sociale envers ses membres les plus démunis, il n'est pas légitime de payer du luxe à des gens qui ne veulent pas travailler. Donc s'il est du devoir de l'État de fournir du pain ou des légumes à sa population, il n'est pas tenu de lui offrir des chips, des cigarettes ou des billets de cinéma.

On doit s'assurer que la redistribution des ressources se fasse de façon respectueuse des efforts des travailleurs en ne servant qu'à soutenir financièrement les gens plus démunis, pour leur permettre éventuellement de retourner au travail si c'est possible dans leur situation. Certains trouvent peut-être que ma proposition est contraignante pour la liberté des assistés sociaux, voire qu'elle les infantiliserait et portrait atteinte à leur dignité. Pour moi c'est tout le contraire. Actuellement, les gens sur le bien-être ne reçoivent pas assez d'argent pour pouvoir vivre dans des conditions décentes. Les contribuables sont pourtant réticents à ce que l'on augmente la somme d'argent qu'on leur verse parce qu'ils ont en tête la vision stéréotypée du BS paresseux qui ne veut pas travailler et qui dilapide l'argent du gouvernement dans l'alcool ou la cigarette. Ma proposition permettrait de rassurer les contribuables quand à l'usage que font ces gens avec leur argent, et ils seront ainsi plus enclin à accepter que l'on augmente ce revenu.

5 commentaires:

  1. Moi je ferais une séparation dans le bien-être social.

    Première classe: mère ou père monoparentale devant s'occuper d'un enfant en bas age ou de plusieurs enfants. Dans un sens ce n'est pas une perte pour l'état puisque la mère reçoit un salaire pour être gardienne d'enfant en quelque sorte donc entre subventionner une garderie et payer pour que le parent s'occupe de l'enfant à la maison... d'ailleurs il faudrait revoir l'aide aux parents, mais c'est un autre histoire.

    Deuxième classe: Les personnes ayant un problème physique ou mental qui l'empêche d'avoir un emploi. Selon la gravité des problèmes, la personne pourrait recevoir du bien-être social ou avoir un emploi subventionné qu'elle peut occuper malgré ses problèmes. Cela pourra la valoriser et la socialiser.

    Troisième classe: Les personnes sans-emploi qui "n'arrive pas à trouver du travail". Ces personnes sont en santé et n'ont pas de responsabilités trop prenante qui limite leurs capacités à travailler. Ceux-là... c'est un emploi fourni par l'état qui leur permet d'avoir un salaire. Peut-importe le travail... même si c juste se promener avec un balai pour nettoyer le trottoir ou compter les grains de sables sur une plage... et peut-importe qu'il fait bien sa job ou non... l'important est que la personne doit être présente pendant un nombre d'heures X pour la collectivité. Cela permet d'empêcher le travail au noir des personnes sur le bien-être sociale, pousse les gens à se trouver un meilleur travail et crée un revenu sous forme de travail à l'état en échange du bien-être sociale donné.

    Je crois que de cette façon, le bien-être pourrait continuer à être sous forme d'argent puisque cela devient le problème de la personne ce qu'il fait avec son argent qu'il a gagné en quelque sorte. En bout de ligne... moins de dépense de l'état et une reprise en mains de certains utilisateurs actuels du service.

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  2. Je suis particulièrement avec le 2e point de rectification : « Que ce soit un revenu d'existence versé à tous les citoyens résidents et pas seulement aux sans-emplois; ». Ils font déjà ça au Danemark. C'est un salaire absolu pour tous, un revenue, une quantité d'argent que tous ont. Les impôts commencent au deçu de ce montant. En plus d'aider les gens à très faible revenue, c'est de l'argent qui permet aux étudiants de vivre!

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  3. @Guillaume

    Je suis globalement d'accord avec ton commentaire, mais pas avec le fait que l'on devrait à tout prix faire travailler les gens inaptes au travail au point de leur donner des tâches inutiles juste pour dire qu'ils travaillent. Ce serait dénaturer l'essence même du travail qui est d'accomplir une tâche utile et non de souffrir inutilement. À la limite, il me semble que la personne a plus de chances d'être utile en demeurant sans emploi qu'en comptant les grains de sables sur une plage. On ne sait pas, peut-être qu'elle occupe ses temps libres en faisant quelque chose qui sera, à plus long terme, utile à la société; par exemple en travaillant sur une œuvre artistique qui sera reconnue plus tard.

    Mais je suis d'accord sur le fait que, rendu à un certain stade, il est légitime de forcer l'individu à retourner travailler. Mon point est que ce travail doit avoir une utilité.

    @Gabriel

    Moi aussi j'avais pensé aux étudiants en écrivant cette idée de revenu universel. Combiné avec un système de bourses, cette solution faciliterait grandement la vie des étudiants. En fait, si les bourses étaient payées directement à l'université au nom de l'étudiant et qu'il avait en plus ce revenu universel pour combler ses besoins fondamentaux, il n'aurait besoin de travailler que pour financer ses partys, ses voyages et sa voiture (qui serait optionnel si les transports en commun seraient gratuits).

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  4. Salut Feel,

    Je m’étais demandé récemment s’il ne serait pas essentiel que chaque individu d’une société soit à la fois fonctionnaire et salarié du privé.
    En travaillant par exemple deux ou trois jours par semaine pour des œuvres d’intérêt public (collectivités locales, associations culturelles ou humanitaires, aides aux handicapés, aux personnes âgées, etc.), chaque citoyen s’assurerait un revenu minium. Le travail privé serait du bonus pour l’individu et permettrait la création de richesses/produits essentiels à la société.
    Le premier avantage est que chacun aurait me minimum vital. Le deuxième serait que chaque personne participerait activement à l’organisation sociale, faisant ainsi de chaque individu un citoyen actif. Ca remettrait un peu la solidarité au centre des préoccupations.

    Pour information, nous avons en France des aides au logement, notamment pour les personnes sans emploi ou avec des revenus faibles. Mais bon, on croule aussi sous les impôts…

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  5. Salut Poulpeman,

    C'est une solution intéressante que tu proposes... Il s'agirait simplement de trouver quelles sont les tâches qu'un individu sans formation précise pourrait faire pour la société. En plus de l'humanitaire, comme tu proposes, peut-être pourraient-ils contribuer également à l'entretient de nos lieux publics.

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