- Laisser le mot «mariage» aux religions et n'utiliser que le terme «union» pour les mariages civils;
- Retirer toute reconnaissance légale aux mariages religieux;
- Donner aux couples homosexuels et aux unités polygames le droit de s'unir civilement de la même façon que les couples hétérosexuels monogames;
Puisque c'est surtout le terme «mariage» qui était sacralisé par les ultracroyants, je me disais qu'en leur laissant, tout le monde serait content. Mais finalement, on a tout simplement légalisé le mariage gay et les religieux ont fini par se calmer. Toutefois, réfléchir sur le concept de mariage demeure d'actualité. En effet, si j'ai bien compris, depuis l'affaire d'Éric et Lola, il n'est plus nécessaire d'être marié (religieusement ou civilement) pour être légalement considéré comme un couple marié. Le simple fait de vivre en union de fait (c'est-à-dire, de cohabiter depuis un certain temps avec une personne avec qui l'on vit aussi une relation amoureuse) suffit pour acquérir ces droits.
Évidemment, cette situation est aberrante (particulièrement, dans la situation d'Éric et Lola… je ne comprends pourquoi l'ex-femme au foyer d'un millionnaire mériterait plus d'argent que l'ex-femme au foyer d'un commis de dépanneur; sa définition de tâche était la même). L'argument principal est qu'il serait discriminatoire envers les couples non mariés de ne pas leur accorder les mêmes droits qu'aux couples mariés… c'est un peu comme si l'on disait à une compagnie d'assurance qu'en ne dédommageant que ses clients, elle discrimine les gens qui n'ont pas de contrat d'assurance avec elle.
Mais ce que je réalise surtout c'est que le rite ou le contrat du mariage devient encore plus obsolète puisque c'est l'état de fait qui change l'état civil. Par ailleurs, je trouve aussi très ambiguë la démarcation entre une union de fait et deux colocataires qui sont juste amis. Comment fait-on pour prouver qu'ils vivent une relation amoureuse? Doit-on mesurer le taux d'affection qu'ils éprouvent l'un pour l'autre? Mais pourquoi serait-il pertinent de considérer quelque chose d'aussi intangible que l'amour dans une telle situation? Il me semble qu'un sentiment comme l'amour conjugal est d'une nature trop volatil pour servir de fondement à ce genre de contrat. À quoi sert au fond la reconnaissance légale du mariage? C'est surtout fiscal, on veut savoir si la personne doit s'autosuffire financièrement ou si elle collabore avec une autre personne. C'est donc seulement la collaboration entre individus qui devraient avoir un statut légal, et non pas l'amour.
Bref, suite à ça, j'ai une nouvelle proposition pour réformer le mariage. En fait, je ne fais que réitérer mon ancienne proposition mais je vais un peu plus loin. Je propose que la mariage ou l'union cesse d'exister légalement et qu'il soit substitué par trois types d'«alliances» différentes et indépendantes:
- Cohabitation (vivent ensemble),*
- Coparentalité (sont ensemble les tuteurs légaux d'un ou de plusieurs enfants),
- Copropriété (ont des propriétés communes),
Les droits du mariage seraient répartis dans ces trois sortes de contrat informel. Ainsi, deux personnes qui vivraient ensemble, qui auraient des enfants en commun et qui posséderaient des biens en commun seraient dans la même situation qu'un couple marié actuellement. Lorsqu'ils cesseraient de cohabiter, ils seraient comme un couple divorcé. La reconnaissance du lien de copropriété permettrait à un couple qui se sépare d'avoir recours au système judiciaire pour se répartir leurs biens s'ils ne parviennent pas à le faire par eux-mêmes sans conflit. Deux personnes partageant un lien de coparentalité (qui ne se romprait que lorsque les enfants deviendrait adultes ou décéderaient, ou si l'un des deux perds totalement la garde de l'enfant), sans partager de lien de cohabitation ou de copropriété, seraient légalement dans la même situation qu'un couple divorcé avec enfants en ce moment. Les tribunaux pourraient donc leur imposer la garde partagée ou une pension alimentaire.
Il me semble que réviser dans ce sens la nature légale du contrat de mariage présenterait de nombreux avantages. En plus d'être mieux adapté à la gestion des ruptures (ce qui, finalement, me semble être la seule fonction du mariage désormais), il posséderait la plasticité nécessaire pour répondre aux besoins de toute la diversité des ménages de nos jours. Qu'un foyer soit composé d'un couple hétérosexuel marié à l'église, d'un couple homosexuel marié civilement, d'une unité polygame ou de simples colocataires, la loi n'en aura rien à faire. Ce qui serait considéré serait uniquement ce qui est pertinent pour évaluer comment ils collaborent et comment la rupture de cette collaboration devrait être gérée.
----
*C'est la cohabitation qui me semble être la forme la plus intime de collaboration, mais c'est également celle qui est le plus difficilement gérable. Comment, en effet, peut-on savoir si deux personnes qui cohabitent se partagent les tâches ou si elles font leurs choses indépendamment chacune de leur côté? Peut-être serait-il souhaitable de rendre obligatoire un «contrat de cohabitation» qui spécifierait à l'avance à quel niveau les deux personnes prévoit collaborer. On saurait, par exemple, lorsque l'un des deux ne travaille pas, si c'est parce qu'il est prévu qu'il se concentre sur les tâches ménagères.
Et enfin fini les cadeaux de mariage qu'on doit donner au amis plus ou moins lointains et aux collègues qui se marient alors que les autres qui ne sont pas croyant ne recevront jamais rien.
RépondreEffacerTon nouveau système de règle pas le problème d'Éric et de Lola et des autres unions libres.
RépondreEffacerLe problème est de savoir si on peut forcer deux personnes à avoir une responsabilité une envers l'autre. Tes trois alliances sont plus ou moins clair:
-Coparentalité : Tout parent à des droits et obligations envers son enfant (Cela leur donne-il des droits et obligations à l'autre parent?).
-Copropriété: Toute propriété partagé par 2 personnes donne droit au même droits et obligations à chacun des propriétaires (Cela vaut seulement pour les biens partagés ou peut s'appliquer à tout les bien des deux personnes comme c'est le cas lors du mariage?).
-Cohabitation : Celui la est le plus complexe. Quels droits et obligations donne le fait de vivre ensemble? Selon moi pas beaucoup, peut-être seulement le droit de reprendre le bail du "conjoint" si il décide de partir. Dans le cas d'une maison, tout dépend si elle est en copropriété avec le "conjoint" dans ce cas c'est l'autre alliance qui s'applique.
Il manque quelques catégories selon moi qui devrait être ajoutées dont peut-être:
-La "Coresponsabilité" qui ferait en sorte que l'un et l'autre son responsable de l'autre (pas sur le plan criminel ou juridique) mais sur le plan économique, médical, etc. C'est dans cette catégorie que les pensions entre conjoint, droit à l'héritage, droits sur les décisions médicales, etc. devraient être placé. Cette alliance devrait n'être jamais automatique, mais être demandé et accepté comme pour une union civile ou religieuse. L'union pourrait devoir se faire même si les deux personnes n'ont pas d'enfant, ne vivent pas ensemble et ne partage aucun bien.
Le problème est aussi de savoir quand s'arrête ces obligations. Un couple qui se sépare et qui partage leur richesse à 50% chacun. Ils sont maintenant célibataires. Est-ce que l'un à encore des obligations monétaires sur l'autre.
En fait, je me disais qu'une rupture de cohabitation pouvait se faire soit entre:
RépondreEffacer- deux conjoints qui viennent de rompre;
- deux colocs qui cessent de l'être;
- un jeune adulte qui quitte ses parents;
Et, donc, c'était difficile de départager les trois. C'est pourquoi, de la façon dont je voyais ça, il faudrait inventer une sorte de contrat de cohabitation que tout adulte qui vont cohabiter ensemble devraient signer, pour spécifier leur type de relation.
Mais de créer différentes formes de contrat de coresponsabilité est une bonne idée aussi. En fait, ce pourrait être comme un unique contrat mais dans lequel les clauses sont personnalisés. Cela remplacerait le mariage d'un point de vue légal.
C'est vrai que c'est mieux lorsque c'est un contrat que l'on signe volontairement plutôt que, comme dans le cas d'Éric et Lola, l'alliance soit imposé de force. Mon idée ici était d'au moins diviser en trois formes différentes l'alliance imposée de force. Ainsi, on distinguerait la pension versée pour cause de coparentalité (qui servirait à prendre soin des enfants, mais aussi à ce qu'il n'y ait pas une trop grande différence entre leur niveau de vie chez leurs deux parents) de celle pour cause de d'une collaboration qui impliquait que l'un dépende financièrement de l'autre.
L'autre aberration dans l'histoire d'Éric et Lola c'est que la juge considérait qu'avoir été la femme au foyer d'un riche méritait une compensation monétaire plus grande qu'avoir été la femme au foyer d'un pauvre. Comme si elle avait autant de mérite que lui dans l'accumulation d'une telle fortune. Mais s'il avait engagé une gardienne et une femme de ménage, il n'aurait pas eu à les payer aussi cher.