Dernièrement, la Bolivie a fait passer une loi dites «loi de la Terre-Mère» qui accorde des droits à la nature comme s'il s'agissait d'une personne. Elle a par exemple le droit à la vie, le droit d'être préservée de la pollution et le droit de perpétuer ses processus naturels indépendamment de toute intervention humaine. C'est une bonne chose en fait. Dans le fond si une entreprise peut être une personne morale pourquoi pas la nature? Ça permettrait de rétablir un certain équilibre entre les droits des entreprises et les droits de la nature. Mais ce n'est toutefois pas l'approche que j'aurais adoptée.
Ma conception de l'écologie découle directement de mon éthique utilitariste et de ma vision du monde scientifique. La nature n'est pas une personne ni même un être, elle ne peut donc avoir des droits puisqu'elle n'a pas de désir ou de bonheur sur lesquels ont pourrait se baser pour fixer ses droits. Lui donner des droits serait comme donner des droits à un groupe en négligeant les individus qui le composent.
Par contre, la nature est un système complexe dont la perturbation peut avoir des conséquences fâcheuses pour nous ou pour d'autres êtres tel que sa faune ainsi que les gens des générations futures. Considérant cela, il devient important de protéger et de préserver l'environnement, mais pas au nom de l'environnement lui-même. Tout comme les objets et les végétaux, la nature ne devraient avoir que des «droits indirects» découlant de son utilité pour les êtres et, donc, des droits de ces êtres. Dans ma perception, tout mesure environnementaliste devrait se fonder sur ce pilier.
Je trouve que, d'une certaine façon, l'environnementalisme de type «on ne modifie rien» procède d'un raisonnement identique au conservatisme social et politique. L'environnement change et évolue depuis toujours. La pollution d'une ère peut être la ressource vitale de l'ère suivante. Il serait naïf de croire qu'avant la révolution industrielle, la nature avait atteint un équilibre parfait qui n'était destiné à aucun changement. L'équilibre n'est jamais parfait, c'est pourquoi l'évolution ne finit jamais. Le but que l'on devrait se fixer, n'est pas que les choses demeurent telles qu'elles étaient à un instant t, mais que la souffrance n'augmente pas. Si l'on trouvait une planète qui ne serait peuplée d'aucun être, il n'y aurait rien de mal à piller ses ressources naturelles ou à modifier complètement son environnement pour nos intérêts personnels. Mais ce n'est pas le cas de notre planète, qui est l'habitat d'une multitude d'êtres variés, dont on doit tenir compte des intérêts.
Notre but ne devrait pas non plus être de laisser la nature inchangée ou de minimiser notre empreinte, comme si l'humain n'existait pas ou devait demeurer séparé de la nature. Au contraire, je pense que l'on devrait avoir pour visé de faire partie d'un écosystème équilibré. Que l'on prenne plus de contrôle sur notre environnement ne me semble pas être une mauvaise chose, c'est l'extension logique de ce que l'on fait depuis le Néolithique. On a l'impression que ce phénomène mène forcément à la destruction de l'environnement, surtout depuis la révolution industrielle, mais c'est au contraire la progression de la science et de la technologie qui nous a permis d'acquérir une conscience écologique et des moyens concrets pour la mettre en pratique.
Dans mon utopie, il y a un monde où les milieux humains sont peuplés d'arbres et d'animaux sauvages coexistants pacifiquement avec nous. Les villes et leurs banlieues ont un urbanisme qui inclut de larges portions de forêts. Les campagnes utilisent de nouvelles formes d'agricultures qui permettent l'émergence d'un écosystème, dans lequel l'humain occupe sa propre niche écologique. Tous nos déchets sont recyclés ou décomposés afin de retourner dans la chaîne alimentaire. Les populations animales et l'ensemble de l'écosystème sont surveillés par des scientifiques afin que l'on s'assure de les réguler. Bref, un équilibre s'établirait dans une nature dont l'humain ferait partie.
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