L'effet de halo est un biais cognitif faisant que l'estime que l'on a pour une personne ou une chose va être influencée par celle que l'on a pour ce qu'il y a «autour» dans notre système de représentations. Par exemple, on peut avoir une mauvaise opinion d'une personne que l'on ne connaît pas simplement parce qu'elle appartient à un groupe humain pour lequel on a une faible estime. Ou, l'inverse, avoir une mauvaise estime d'un groupe simplement parce que l'on a eu de mauvaises expériences avec l'un de ses membres. Bref, c'est une corrélation arbitraire, une forme de discrimination.
Il faut focaliser pour supprimer les halos. Si une personne m'insulte et qu'elle est d'origine française, je peux lui en vouloir pour son insulte mais pas pour sa nationalité; et il serait encore plus absurde d'en vouloir à la France tout entière pour la seule faute de cette personne. Il m'arrive souvent d'entendre les gens parler en mal de ceux qui les ont offensés mais en dénigrant des caractères secondaires comme leur poids ou leur âge. Ou d'autres qui haïssent une personne parce qu'il n'aime pas son conjoint ou son frère. C'est s'écarter du réel objet de notre sentiment négatif et c'est donc répandre inutilement la haine.
À la limite, on pourrait même aller jusqu'à dire qu'haïr une personne entière pour la faute d'un seul de ses aspects ou d'une seule des situations qui l'impliquent, est un biais lié à l'effet de halo. Si l'on en prend conscience, on s'ouvre un chemin vers l'amour universel.
" À la limite, on pourrait même aller jusqu'à dire qu'haïr une personne entière pour la faute d'un seul de ses aspects ou d'une seule des situations qui l'impliquent, est un biais lié à l'effet de halo. Si l'on en prend conscience, on s'ouvre un chemin vers l'amour universel. "
RépondreEffacerCe paragraphe m'évoque un passage de la nouvelle 'Gestation', d'Isaac Asimov : "Il(...) [se réfugie] dans l'idée que les autres êtres humains lui sont inférieurs. Ce qui est vrai, naturellement, en ce qui concerne son moi cérébral. Bien entendu, la personnalité humaine a bien d'autres facettes, et il n'est pas supérieur en toutes. Nul ne l'est. Les autres, qui comme lui sont plus enclins à ne voir que ce qui est inférieur, ne peuvent, par conséquent, accepter ses grands airs."
Je suis d'accord sur le fond de votre message, dans la mesure où il incite à bannir les argument "ad hominem" susceptibles de polluer les débats, ou plus simplement à écouter vraiment ce qu'un interlocuteur a à dire avant de l'envoyer paître sur la base d'a priori hors-sujets.
L'expression "amour universel" me semble bien excessive cependant, et en tout cas plutôt naïve. Aimer tout le monde, ce n'est aimer personne vraiment; et l'amour, comme la haine d'ailleurs, ne se commandent pas. Il faut juste savoir laisser de côté nos sentiments, positifs comme négatifs, lorsqu'ils risquent d'obsurcir notre jugement. La raison n'a pas à la faculté les effacer, même si elle peut les tempérer; elle doit juste nous inciter à ne pas les laisser se manifester losqu'ils risquent de causer des injustices.
Cordialement.
L.
Je suis d'accord pour dire que mon expression "amour universel" est exagérée. Je l'emploi dans un but plutôt esthétique.
RépondreEffacerToutefois, je ne suis pas d'accord pour dire qu'aimer tout le monde c'est aimer personne. L'appréciation que l'on a d'un être n'a pas à être relative de celle que l'on a des autres. En théorie, il est possible d'aimer tout le monde comme il est possible d'haïr tout le monde. (je parle d'aimer et pas d'être amoureux)
Également, je dirais que la raison a un rôle beaucoup plus important que ce vous semblez croire sur nos émotions. Elle ne sert pas qu'à tempérer leur expression, elle peut également servir à les altérer. Si, par exemple, l'émotion que j'ai à propos d'une situation dépend de la perception que j'en ai, et que la raison peut avoir un impact sur ma perception d'une situation, alors il m'est possible de modifier mes émotions par la raison. C'est exactement ce que je propose ici: en prenant conscience (par raisonnement) que la personne qui m'a fait du mal ne se résume pas à ce préjudice envers moi, je deviens moins enclin à l'haïr intégralement et je puis l'apprécier partiellement.