jeudi 25 juin 2009

Coloniser le Cosmos

Cette année, ça fait 40 ans depuis la première fois qu'un humain posa son pied sur la Lune. Dans les programmes spatiaux de la NASA ou de ses émules des autres pays, on semble avoir pour objectif final d'envoyer un humain quelque part. D'abord dans l'espace en orbite avec Youri Gagarine (1934-1968) en 1961, ensuite sur la Lune avec Neil Armstrong (1930-...) en 1969 et, actuellement, on s'intéresse à l'idée d'envoyer des humains sur Mars (dans plusieurs années). Pour cette cause, plusieurs personnes – et nombre d'animaux – ont payé le prix de leur vie.

Personnellement, je n'irai sans doute jamais dans l'espace. C'est bien cool de savoir que c'est possible pour des humains, mais ça ne m'apporte pas grand-chose finalement. Les informations rapportées sur notre univers par les sondes m'apparaissent plus intéressantes que les résultats des voyages habités. Ce que je me demande, finalement, c'est : où on va avec ça? Je ne sais pas si vous réalisez à quel point les choses sont loin dans l'espace. Pour aller sur Mars, ce serait un voyage qui durerait plusieurs années. Période pendant laquelle des astronautes devraient vivre confinés dans un vaisseau spatial. Et pourquoi? Pour atterrir sur une planète déserte et revenir après… Par ailleurs, la pertinence de la présence humaine me semble douteuse. Si c'est pour acquérir des connaissances sur l'endroit, envoyer des robots m'apparaît plus sage et efficace. Et si c'est pour établir des colonies de peuplement ailleurs dans l'univers… bonne chance! On aura beau polluer la Terre autant qu'on veut, elle nous sera toujours plus habitable que Mars ou Vénus. En fait, pour adapter une autre planète à la vie, cela prendrait sans doute au moins un milliard d'années.

J'ai une suggestion : Au lieu d'essayer de coloniser l'espace avec des humains, pourquoi ne pas seulement utiliser des bactéries? Mon idée c'est d'abord d'étudier les conditions d'une planète ou d'une lune particulière, ensuite de trouver sur Terre des bactéries extrémophiles vivants dans des conditions vaguement semblables, puis d'effectuer des sélections artificielles sur ces bactéries pour qu'elles deviennent parfaitement adaptés aux rigueurs de l'astre à coloniser. Il s'agit ensuite d'envoyer sur cet astre un vaisseau rempli de ces bactéries. Les bactéries pourront vivre plusieurs générations dans ce vaisseau sans problème. Une fois à destination, elles s'y reproduiront en grand nombre, sur toute la planète, n'ayant aucune forme de prédation et ayant l'abondance des ressources, jusqu'à ce qu'elles atteignent le nombre critique qui fera en sorte que chaque individu devra entrer en compétition avec les autres pour survivre et se reproduire. La sélection naturelle commencera.

Peut-être une histoire semblable à celle de la vie sur Terre s'y produira, peut-être pas. C'est pourquoi il serait avantageux de le faire sur un nombre pluriel de lunes et de planètes. Pour favoriser cette évolution, on pourrait placer, dans la partie non-codante de l'ADN de ces bactéries, des gènes d'animaux et de végétaux plus complexes. Cela donnerait donc à l'aléatoire davantage de matériel génétique à utiliser; un segment non-codant étant susceptible de migrer vers la partie codante lors d'une mutation. Si l'on pouvait envoyer sur cette colonie extraterrestre des organismes plus complexes que de simples bactéries – comme des algues, des champignons ou des lichens – on partirait de moins loin. On aurait encore plus de chance d'espérer voir apparaître des êtres sensibles et peut-être même, éventuellement dans un avenir très lointain, des êtres intelligents.

On pourrait leur laisser un témoignage de notre existence, un «message». Il faudrait que celui-ci survive aux millions d'années nécessaires à leur évolution. On pourrait le placer sur un satellite naturel de leur planète, ils le découvriront donc seulement lorsqu'ils auront la technologie leur permettant d'atteindre ce lieu. On pourrait, dans ce même message, leur révéler des technologies plus avancés, la totalité de notre science et de notre histoire, ou même un système politique ou une éthique.

Le but de tout ça? On ne sait pas si la vie est quelque chose de rare et d'exceptionnelle dans le cosmos. Peut-être n'y en a-t-il nulle part ailleurs. Alors, si jamais la Terre venait à se faire percuter par une comète ou à être engloutie par le Soleil, on saura qu'il y a toujours de la vie quelque part et… Je sais pas, mais il me semble que c'est moins pire de mourir si quelque chose nous survit que de mourir en sachant qu'il n'existera plus rien après nous. Ça donne un sens à la vie.

2 commentaires:

  1. C'est le genre de projets étudié pour des terra formations (par exemple mettre des sortes d'algues sur mars pour y transformer le CO2 en O2 ce qui permettrais à terme de créer un atmosphère respirable en plus de créer une couche de substrat carboné au sol propice à la prolifération de d'autres plantes).

    Il est drôle que tu parle de laisser quelque chose après notre mort alors que tu ne souhaite pas avoir d'enfant (ce qui est la façon la plus "naturel" de laisser quelque chose après notre mort).

    RépondreEffacer
  2. Je ne veux pas personnellement avoir d'enfants, pour différentes raisons. Mais ça ne veut pas dire que je souhaite que l'humanité entière s'arrête à ma mort. Je tiens à ce que les autres fasse des enfants.

    C'est comme sortir les poubelles : c'est un travail ingrat mais il faut bien que quelqu'un s'en charge. Et comme je ne pense pas avoir les qualifications requises pour ce travail, je laisse la procréation aux autres.

    Pour ce qui est de laisser quelque chose après ma mort, j'espère - naïvement sans doute - pouvoir transmettre autre chose à la génération suivante qu'un simple bagage génétique.

    RépondreEffacer