Être intolérant est-il un droit? Y a-t-il des contextes dans lesquelles mon droit d'être intolérant envers un attribut quelconque chez autrui serait plus important que le droit de cette personne d'afficher cet attribut (ou d'exister avec cet attribut)? Qu'est-ce qui a priorité entre…
- Le droit d'être homophobe ou le droit de s'afficher comme homosexuel?
- Le droit d'être xénophobe ou le droit de pratiquer sa culture?
- Le droit d'être raciste ou le droit d'être Noir?
Je pense que l'on peut utiliser une éthique utilitariste pour comparer les deux alternatives en mesurant l'ampleur du préjudice subit par chacune des parties dans chacun des cas. Est-ce que l'homophobe souffre plus du fait de voir deux gays s'embrasser sur un banc public que le gay ne souffrirait de devoir cacher son orientation sexuelle? Il m'apparaît évident que le préjudice subit par l'homosexuel serait supérieur à celui subit par l'homophobe. Pour cette raison, le droit à la tolérance prime sur le droit d'être intolérant.
Mais si j'imaginais d'autres situations plus extrêmes, telles que:
- Faire un vacarme épouvantable dans les rues d'un quartier résidentiel à 4h du matin;
- Fumer dans un lieu public;
- Se promener nu dans un lieu public.
Il y a pourtant une réalité dans le fait que certaines personnes sont racistes, sexistes ou homophobes et que plusieurs d'entre elles sont irrécupérables. Quelle attitude dois-je avoir à leur égard? Si je ne peux les convaincre de changer leurs opinions par la seule persuasion, et si je ne dispose d'aucun moyen coercitif pour les contraindre de ne plus être intolérants, que dois-je faire? Leur manifester mon aversion ou les sermonner perpétuellement aura pour seul effet qu'ils cesseront de m'apprécier. Éviter de les fréquenter ne fera que les priver de mon influence positive. Et si, en dehors de cet aspect détestable, ces personnes intolérantes sont une agréable compagnie? Ou si je suis obligé de les fréquenter en vertu d'obligations familiales ou professionnelles? Ma conclusion en face de cette réalité c'est que si l'on ne peut tolérer l'intolérance, on doit tolérer l'intolérant. Bien sûr, sans l'encourager dans ses croyances haineuses, et en lui demandant poliment de ne pas exprimer ses propos intolérants en notre présence. Et – qui sait? – peut-être aura-t-on un jour suffisamment d'influence sur cette personne pour lui faire changer d'avis.
Bravo. Une réflexion très intéressante. Bonne continuation.
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