Imaginez quelqu'un qui soit attaché dans une caverne, de dos à l'entrée, et qu'on l'ait entièrement immobilisé de sorte qu'il ne puisse même pas bouger sa tête. Son regard est fixé en permanence sur la paroi rocheuse qui fait face à l'entrée et tout ce qu'il peut voir ce sont les ombres qui bougent sur cette paroi. Il y a une route qui passe devant l'entrée de la caverne, de sorte que le prisonnier voit sur le mur les ombres des gens qui passent sur cette route ainsi que celles des objets qu'ils transportent.
Un prisonnier ayant passé toute sa vie dans cette situation prendra les ombres pour la seule vraie réalité. S'ils sont plusieurs individus dans la même position, ils discuteront entre eux de ce monde des ombres et se conforteront dans leurs croyances sur les origines des ombres et les lois qui gouvernent leurs mouvements. Mais disons que l'un des prisonniers soit libéré, qu'on lui montre la réalité dans la lumière. Il sera d'abord ébloui et ne distinguera pas les objets autour de lui. Ensuite, il croira que cette réalité est «moins vraie» que celle des ombres dont il vient. Puis, finalement, s'il accepte que le monde de la lumière est la réalité et qu'il retourne dans la caverne aviser ces anciens codétenus qu'ils vivent dans l'illusion, ceux-ci le prendront pour fou. S'il insiste et tente des les forcer à voir la lumière et à quitter le monde des ombres, ils le tueront.
Le point défendu par Socrate dans cette fable, c'est que l'on est enclin à prendre pour acquis la réalité de nos perceptions. Mais Socrate démontre qu'il peut y avoir un écart entre le monde tel qu'on le perçoit et le monde tel qu'il est. Ou, le «monde sensoriel» versus le «monde intellectuel». Il nous dit ensuite que, comme nos sens sont faillibles, c'est par la raison (on dirait aujourd'hui la science) que l'on peut s'approcher de cette «lumière». Par exemple, si nos sens nous indiquent que la Terre est plate et fixe, nous savons par une analyse plus en profondeur de nos perceptions (dont celles du mouvement des astres) et grâce à l'acquisition de nouvelles donnée, que ce n'est pas le cas.
Socrate nous mets aussi en garde en nous rappelant que ceux qui vivent dans les ténèbres tiennent souvent à y rester et peuvent répondre agressivement si on tente de les éclairer. J'y reviendrai.
C'est exactement comme le show Truman. Il vit dans sa bulle et une jour il s'aperçoit que son monde est faux, qu'il y a autre chose que sa bulle.
RépondreEffacerC'est un peu aussi la raison pourquoi je crois que l'élevage des chiens n'est pas TOUJOURS mal. J'ai souvent tenté d'expliqué cela aux gens qui étaient contre ça. Un chien qui a vécu toute sa vie en cage, avec des amis chiens, et qui ne connait pas le "dehors" vivra sa vie sans trop de peine et de misère.
Parcontre un chien pris dans une famille, qui a un logi et de l'amour, et que l'on met ensuite en cage pour en faire de l'élevage, ÇA c'est cruel!!!
Hum, intéressante observation Sabb. On ne peut souffrir de ne pas avoir une chose que l'on ne connaît pas. Mais je pense que l'on est, disons, «biologiquement programmés» pour désirer certaines choses et pour en détester d'autres. Par exemple, si je ne donnais jamais de nourriture à un bébé, même s'il n'a jamais connu la nourriture de sa vie, il va tout de même en souffrir et va finir par mourir de faim. Si je ne lui donne jamais d'amour, il va également ressentir un manque même s'il ne connaît pas encore l'amour.
RépondreEffacerC'est sûr que le chien d'élevage ne peut pas «s'ennuyer» des choses qu'il n'a pas connu. On ne peut pas dire que le fait, par exemple, de ne pas jouer à la balle ou de ne pas se faire flatter la tête lui soit préjudiciable. Par contre, si sa cage est trop petite, s'il est mal nourri ou s'il ne peut avoir de rapports sociaux avec d'autres chiens ou avec des humains, il va très certainement en souffrir. Mais, j'en conviens, sûrement un peu moins qu'un chien qui aurait connu toute ses choses. Et, il y a certainement moyen d'élever des chiens sans leur imposer des conditions malsaines.