dimanche 15 mars 2009

Deux bêtes, deux mesures

Nous avons tous été choqués par le reportage sur les usines à chiots de l'émission Enquête à Radio-Canada. La réaction du public m'a cependant amené à un questionnement. Oui, ces chiens sont honteusement maltraités, mais s'ils réussissent à survivre à cette épreuve qu'est l'usine à chiots, ils auront la chance de passer leur vie dans une famille qui leur fournira nourriture, abri et amour. Les porcs d'un élevage intensif moderne ne seront pas mieux traités que ces chiens – ce sera probablement de pires conditions – et le mieux qu'il pourra leur arriver sera de finir comme bacon et tranches de jambon. Je me dis que, comme l'élevage représente l'intégral de leur vie, il est autant sinon plus important de leur offrir de bonnes conditions qu'il l'est de le faire pour les chiens.

Même chose pour ceux qui s'insurgent contre la chasse aux phoques. Peut-être est-il tué inutilement, mais le phoque pourra passer toute sa vie en liberté dans son habitat naturel avant que le chasseur ne vienne écourter son existence idyllique. Le poulet que tu manges aura passé sa vie dans une cage minuscule avec six autres poulets, on lui aura retiré le bec avec un coupe-ongle pour ne pas qu'il picore ses frères, il marchera sur un grillage inconfortable pour que ses excréments puissent tomber hors de la cage, et il finira accroché la tête en bas dans une machine qui lui tranchera la tête. Entre la vie du phoque et celle du poulet, je pense que je préférerais vivre celle du phoque. Donc ceux qui voulaient « boycotter les produits canadiens » pour protester contre le « massacre des phoques » me semblent hypocrites s'ils continuent de s'alimenter quotidiennement de viande d'animaux encore plus maltraités.

Ce qui m'écœure le plus, c'est que ce genre de discrimination spéciste que l'on fait entre les espèces animales n'est pas basée sur un critère pertinent. Les chiens et les phoques ne sont pas plus sensibles à la douleur que les porcs ou les poulets. Si l'on se soucie davantage des premiers que des seconds c'est uniquement parce qu'on les trouve plus cute. Personnellement, je ne pense pas que le droit à la vie et le droit d'être préservé de la souffrance devraient être fondés sur le critère de la mignardise.

1 commentaire:

  1. Beaucoup ne savent pas comment vivent les créatures qui les nourissent. Beaucoup s'imagine que les vollailes courent dans un enclos et sont nouris de grains lancer par une fermiere portant un bonet.

    Que les porcs sont laisser en liberté sur la ferme pour manger les restants et engraisser la terre.

    Que le bétaille broutte librement dans de grands pâturages.

    C'est l'image qui est montrer dans les livres d'enfant, et c'est souvent la seul image que beaucoup vont avoir de la production animal. Si ces livres pour enfants montrais l'élevage comme il l'est vraiment, la consomation de viande chuterais.

    Pourquoi ne mettons nous pas une photo d'un abatoire de poulet sur les paquets de poitrines, comme les images de poumons cancereux sur les paquets de cigarette?

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