dimanche 29 mars 2009

Mon scientisme

On utilise souvent de façon péjorative l'expression «scientisme»; c'est souvent employé par les obscurantistes religieux pour désigner quelqu'un qui, selon eux «croit trop» à la science (ou pas assez à leur foi). Personnellement, je suis fier de me déclarer scientiste, car la conception du monde à laquelle j'adhère est celle de la science et elle seule. Je pense que la méthode scientifique est le meilleur outil dont dispose l'humanité pour accroître sa compréhension d'elle-même et celle de son environnement. Bien sûr, la science peut se tromper, mais elle n'est garante d'aucune certitude* et, sans m'apparaître irréfutable, l'est d'autant moins que toute autre source de connaissances.

On pourrait résumer le crédo de ma «foi en la science» en quatre points :

  • Toute donnée obtenue sur la base d'une intuition ou d'une «révélation» est considérée comme moins fiable qu'une vérité scientifique.
  • On doit garder un esprit critique même face à ce que l'on prend pour acquis et être ouvert à de nouvelles données ou à de nouveaux raisonnements.
  • Notre quête de sens ne doit pas interférer avec notre quête de vérité. Pour cela, on doit apprendre à donner à notre vie un sens ne faisant pas entrave au progrès de la science, ainsi qu'à nous émerveiller devant les faits scientifiques comme nous le faisons devant les mythes.
  • Ce que l'on doit essayer d'atteindre n'est pas une asymptotique vérité «absolue» mais simplement une vérité scientifique. C'est-à-dire, un modèle de représentation de la réalité nous permettant d'établir des prédictions.

J'apporterai cependant un bémol à mon adhésion au scientisme. La seule chose que je mettrais «au-dessus de la science» serait l'éthique. Car je ne pense pas qu'acquérir de nouvelles connaissances puissent se faire à tout prix, le coût éthique est à considérer. Toutefois, l'éthique à laquelle j'adhère est un utilitarisme qui tente d'être aussi «scientifique» que possible. Autant la science nous permet de trouver de nouveaux moyens d'agir éthiquement, elle nous permet également de mieux définir notre éthique à la lumière des nouvelles connaissances qu'elle apporte. Comme la médecine est une science appliquée qui recherche des moyens de guérir un patient, l'éthique est peut-être une forme de science appliquée ayant pour but d'accroître le bonheur dans l'univers.

Pour conclure, si l'on dit qu'une religion a un volet «conception du monde», un volet «morale» et un volet «appartenance à un groupe», eh bien on pourrait alors dire que ma «religion» personnelle a la science comme conception du monde et l'utilitarisme comme morale… et tant pis pour le troisième volet.

–––
* Les plus sûres des faits scientifiques (héliocentrisme, sélection naturelle, etc.) sont appelés «théories» alors que les moindres détails théologiques des religions (immaculée conception, transsubstantiation, etc.) sont des dogmes. C'est dire comme la science n'est pas dogmatique et prône sa propre remise en question perpétuelle.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire